Le sort des Serbes au Kosovo.

Publié le par Berserker

 

 

Plus de 15 ans après l’abolition de l’Apartheid en Afrique du Sud, un régime fondé sur la ségrégation ethnique fonctionne actuellement en Europe, dans la province serbe du Kosovo, administrée par l’ONU. À 2 h 30 par avion de Paris, la population non-albanaise de cette région (essentiellement des Serbes) tente de survivre dans des « zones protégées » (des ghettos, en fait) par les forces de l’ONU, qui assurent aussi leur transport (à des fins alimentaires, médicales ou scolaires) dans des véhicules blindés d’une « zone protégée » à l’autre. Instauré en juin 1999, à la fin des bombardements OTAN sur la Serbie, ce système de ghettos s’est développé dans l’indifférence de l’opinion internationale sur le sort de la population serbe. Cette indifférence n’est pas récente.

Déjà, début août 1995, l’invasion par l’armée croate de la région de la Krajina (où la population serbe assura, des siècles durant, la défense de l’empire des Habsbourg contre les Turcs) avait entraîné l’expulsion de 200 000 Serbes de leurs foyers ancestraux, dans l’indifférence générale. Depuis lors, les perspectives d’adhésion de la Croatie à l’Union européenne ont obligé Zagreb à laisser revenir quelques milliers de Serbes de la Krajina (il s’agit surtout de personnes âgées désireuses de mourir chez elles). Quant à l’immense majorité des Serbes chassés de Croatie, ils continuent à végéter dans les camps de réfugiés en Serbie, ou à attendre un visa pour l’Australie ou la Nouvelle Zélande.

En décembre 1995, après la signature du traité mettant fin à la guerre en Bosnie, on a assisté à un exode massif des Serbes de Sarajevo, censée devenir la capitale emblématique d’un État multi-ethnique. Aujourd’hui, la ville de Sarajevo est une ville quasi-exclusivement musulmane. Les Serbes n’y représentent plus que 5 000 habitants, alors que leur nombre dépassait 100 000 auparavant ; ne subsistent que trois églises orthodoxes, alors que des dizaines de mosquées voient le jour. On continue pourtant à citer Sarajevo comme la référence suprême en matière de multi-ethnicité. Pourquoi ?

En juin 1999, à l’issue des 78 jours de bombardements de l’OTAN sur la Serbie, l’arrivée des forces internationales au Kosovo a coïncidé avec l’exode de 200 000 habitants non-albanais de cette province. Suite à l’afflux soudain d’une telle masse de « personnes déplacées », le nombre total de réfugiés vivant en Serbie a dépassé 700 000 personnes, sur une population globale de 8 millions (ce qui équivaudrait à près de 6 millions de personnes, à l’échelle de la France). Cette situation a suscité en Serbie un désespoir dont les articles de presse publiés en France ne rendent jamais compte.

En mars 2004, ce qui subsiste de la population serbe du Kosovo (soit 100 000 personnes) a fait l’objet de nouvelles attaques de la part des Albanais : au-delà des agressions physiques, ces violences ont entraîné la destruction de 30 églises orthodoxes en 48 heures seulement (17-19 mars 2004), sous les yeux des représentants de la communauté internationale. Depuis cette date, les conditions de (sur)vie des habitants non-albanais du Kosovo sont devenues d’autant plus difficiles que l’opinion internationale semble pressée de trouver une « solution finale » au statut du Kosovo et d’imposer celle-ci au peuple serbe, à n’importe quel prix.

S’ils faisaient preuve de curiosité historique(*), les hommes d’État français devraient pourtant savoir que les Balkans ont toujours constitué une région-charnière, décisive pour le destin de l’Europe. Au sein de cette région, le peuple serbe n’a cessé d’être le défenseur des valeurs chrétiennes et des principes de liberté : il fut le premier peuple balkanique à se dresser, en 1804, contre les Turcs et il osa, en mars 1941 (toute l’Europe continentale étant occupée), dire non à Hitler, forçant celui-ci à retarder de trois mois le début de l’invasion de l’URSS.
Qu’on le veuille ou non, l’évolution future de la Serbie - et de son berceau historique, le Kosovo - aura des conséquences sur la situation politique en Europe occidentale, notamment en France

Publié dans Politique

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